Les puits de carbones : le grand déstokage

Les experts ont souligné l'importance des écosystèmes marins et terrestres dans la régulation du climat et leur rôle d'amortisseurs des émissions de gaz à effet de serre. Ces dernières années ces écosystèmes connaissent un effondrement en tant que puits de carbone. Depuis 2016, l'efficacité des puits forestiers et océaniques diminue. Nous émettons 10 milliards de tonnes de CO2 par an, dont 1/4 est absorbé par les océans et 1/3 par la biosphère terrestre, mais la moitié reste dans l'atmosphère, réchauffant le climat et saturant les puits de carbone.

Les forêts européennes et amazoniennes ont perdu leur capacité de stockage du carbone, certaines devenant neutres ou même émettrices, notamment en raison des sécheresses et des incendies. Dans l'est de la France, les arbres, affaiblis par les chaleurs extrêmes en été, tombent malade et relarguent du Co2. L'absorption mondial du CO2 par les forêts est passé de 25% à seulement 5%. En Amazonie, le phénomène El Niño ces dernières années a provoqué des sécheresses dévastatrices, détruisant 33% de la forêt restante entre juillet 2023 et 2024. Replanter des arbres, surtout en monoculture, n'est pas une solution durable. Il est crucial de favoriser la biodiversité pour renforcer la résilience des forêts.

Les océans, eux, souffrent de l'acidification et du réchauffement des eaux, réduisant leur capacité à absorber le CO2, qui pourrait chuter de 20% dans les prochaines années. Un ralentissement des courants froid en profondeur est également suspecté. Il est difficile de protéger les océans sans réduire les émissions.

Ces différents écosystèmes ne pourront continuer à remplir leur rôle de puits de carbone que si nous réduisons nos émissions excédentaires par rapport à ce qu'ils sont capables d'absorber. Plus nous attendons pour atteindre cet équilibre, plus ces écosystèmes se dégraderont et seront de moins en moins efficaces, nous laissant de moins en moins de possibilités pour continuer à émettre du CO₂ dans un scénario NetZero !