Moussa Ka : Mon séjour à INRAE de Colmar : Ferlo-Sine

Moussa Ka 

Résumé de la mission 

Mon séjour à INRAE de Colmar : Ferlo-Sine

Le scénario lab Ferlo-Sine, inscrit dans le PC2 du projet Slam-B, vise à promouvoir une recherche interdisciplinaire tournée vers l’action et la transformation des systèmes agrosylvopastoraux sahéliens. Il répond aux enjeux de dégradation des ressources naturelles, d’adaptation au changement climatique et d’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables. Son objectif principal est de développer des scénarios prospectifs de neutralité carbone, soutenus par une modélisation d’évaluation intégrée (MEI), afin d’éclairer les décisions publiques et communautaires. Le projet cherche à intégrer les processus écologiques aux activités humaines pour analyser les impacts des choix techniques (agriculture pluviale, pastoralisme, densification arborée) sur la séquestration de carbone. La démarche repose sur une forte interdisciplinarité, mobilisant modélisateurs, écologues, agronomes, climatologues, économistes et sociologues, ainsi que sur l’implication d’ONG, d’organisations de producteurs et d’institutions publiques. Cette alliance science-acteurs doit permettre de co-construire des scénarios et des outils opérationnels de gestion durable des terres. Le projet aboutira à un simulateur multi-agents, développé à partir de la plateforme MAELIA et inspiré d’expériences antérieures (GASL), capable d’évaluer les effets des stratégies locales sur les gaz à effet de serre et la durabilité des systèmes pastoraux et agricoles. Les sites pilote de l’OPSE de Niakhar (au centre du pays) et de l’UP de Vélingara Ferlo (au nord) servira de terrain d’expérimentation. 
Ce séjour de deux mois à l’INRAE de Colmar représente une opportunité stratégique pour approfondir mes compétences scientifiques en modélisation (MAELIA, IAM) et en évaluation des scénarios de neutralité carbone. Il me donnera un accès direct aux équipes françaises développant ou maîtrisant ces outils, ainsi qu’à d’autres méthodes et approches interdisciplinaires complémentaires. 
La mobilité favorisera également un transfert de connaissances réciproque : mes acquis sur les socio-écosystèmes sahéliens permettront d’adapter et d’ajuster les modèles pensés en France aux réalités du terrain sahélien, garantissant une plus grande robustesse scientifique. 
Enfin, cette mobilité contribuera directement au renforcement de la structuration de la communauté Slam-B et, plus largement, de FairCarboN, en intégrant au sein des équipes françaises une expertise ancrée dans les terrains sahéliens. Elle participera à l’émergence de collaborations durables, à la production de publications conjointes, et à la consolidation d’un réseau Nord-Sud mobilisé autour des trajectoires de neutralité carbone.